Si les lofts connaissent un tel succès dans le marché immobilier, cet engouement pour les espaces urbains ouverts et dégagés aux styles industriels ne date pas d’hier. En effet, l’histoire et l’origine des lofts nous ramènent quelques années en arrière.
Le mot « loft » est déjà riche d’un historique intéressant. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, le mot loft ne nous vient pas de l’anglais mais trouve son origine dans l’allemand « luft » qui signifie espace et air. Ce terme qui est définitivement passé dans le langage courant, symbolise à merveille la caractéristique principale des lofts qui est de présenter un espace ouvert et dégagé aux antipodes des appartements et des maisons traditionnelles qui fonctionnent en enfilade pièces cloisonnées les unes par rapport aux autres.
Les origines des lofts se décomposent en quatre tendances distinctes. Tout d’abord on retrouve l’incontournable style new-yorkais dans lequel les propriétaires d’un loft s’attachent à conserver tous les éléments pré existants de la surface qu’ils ont acquis.
Symbole caractéristique du loft new yorkais d’origine : les célèbres murs en brique ont contribué à façonner une image mythique de l’habitat populaire et artistique new-yorkais en vogue dès le début des années 70.
Malgré leur aspect industriel, les lofts new-yorkais transmettent à leurs occupants une énergie chaleureuse et conviviale.
Les premières coopératives d’immeubles façon loft voient le jour à New York entre 1967 et 1970 dans les quartiers de Soho et de Tribeca qui à l’époque n’étaient pas encore des quartiers tendance comme cela peut être le cas aujourd’hui mais plutôt des lieux désertés synonymes de difficultés économiques.
Les lofts les plus répandus aujourd’hui dans le marché immobilier mondial sont directement issus de ce mouvement qui a permis à de nombreux artistes « fauchés » de se loger et de travailler au même endroit à cette époque.
Cette idée de s’approprier un lieu désaffecté afin d’en faire un logement d’habitation est devenu le choix numéro 1 de tous les artistes qui souhaitent bénéficier de volumes exceptionnels pour s’exercer à leur art, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture ou encore de musique.
Dans les lofts originels, on retrouve également l’école hollandaise. Dans cette mouvance architecturale, le loft est débarrassé de ses éléments industriels au moment de son aménagement. Seul compte le bâti qui est souligné de manière assez spectaculaire avec des coloris entièrement monochromes.
En effet, les amoureux du style hollandais choisissent souvent le noir ou le blanc pour habiller toute leur surface d’habitation. Il n’est pas rare de voir cette inspiration graphique « cassée » avec la présence d’un seul et unique mur peint dans une couleur primaire (c’est-à-dire du rouge, du bleu ou du jaune).
L’origine des lofts hollandais provient du travail architectural et des idées de Theo Van Doerburg (qui a par exemple inspiré Mondrian).
Parmi les origines du mouvement loft, on trouve également une inspiration internationale qui est en fait en quelque sorte une émanation de l’école Bauhaus.
Dans ce mouvement artistique, ce sont les lignes épurées et minimalistes des lofts qui sont mises en valeur en utilisant la règle du nombre d’or afin de délimiter les différents espaces qui composent le loft.
Le résultat esthétique de cette école internationale dérivée du mouvement Bauhaus est empreint d’élégance et de raffinement car le loft apparaît alors comme un espace dépouillé sans aucun élément superflu.
Parmi les multiples architectes d’intérieur de génie qui se sont emparés de ce mouvement artistique, on retrouve les célèbres Walter Gropuis et Ludwig Mie Van der Rohe ainsi que Stan’Elia (pour ce dernier architecte visionnaire, on note que ses premières réflexions sur le sujet datent de la période allant de 1907 à 1913).
Last but not least, le dernier style de loft le plus répandu et à qui on doit de nombreux logements aujourd’hui et le mouvement baroque dans lequel le mobilier du loft est un savant mélange de meubles chinés façon cabinet de curiosité et dans lequel les lignes et les éléments de décors sont en juxtaposition.